L'actualité de la crise : LE G20 DÉFAIT EN RASE CAMPAGNE, par François Leclerc

Billet invité.

La tradition pourra-t-elle être respectée ? Le G20 s’ouvre dans un jour et le texte du communiqué final – toujours adopté à l’avance – n’est pas rédigé. Les parenthèses indiquant les formules faisant l’objet de désaccords y pullulent, aux dires des organisateurs Sud-Coréens. Les discussions butent sur les questions monétaires, pour ne pas employer de termes belliqueux, les faits se suffisant à eux-mêmes. Le sommet va se contenter d’entériner la nouvelle donne de la crise.

Selon des fuites dont le Financial Times a bénéficié, il va également adopter profil bas à propos de la régulation anti-systémique des banques. Si une liste d’une vingtaine de mégabanques a bien été dressée par le Financial Stability Board (FSB), on envisage de confier l’adoption de mesures propres les concernant aux autorités nationales de régulation. Assurément, elles sont plus en mesure de faire face à la réglementation de banques appelées également transnationales. La tâche de démantèlement de ces établissements s’avérant par ailleurs officiellement trop complexe pour être traitée au plan international.

C’est un triomphe annoncé pour l’Institute of International Finance, qui a œuvré au nom des mégabanques afin de repousser toute mesure complémentaire à celles déjà annoncées dans le cadre de Bâle III.

37 réponses sur “L'actualité de la crise : LE G20 DÉFAIT EN RASE CAMPAGNE, par François Leclerc”

  1. Alors à quoi sert de continuer ce blog, si les institutions ne vous écoutent pas ?
    faut-il prendre les armes ?

    1. @bible : Peut être à apporter un peu de lumière, tout simplement ! Peut être une forme de résistance à la machine de distraction massive à l’œuvre chaque jours ! une manière de dire : « nous ne sommes pas dupes » !

      Connaissez-vous un peu les méthodes employées par l’administration américaine, au nom de la lutte contre le communisme, depuis la seconde guerre mondiale ? L’histoire du XXème siècle en fait ?
      Cherchez le lien avec la situation présente…

      Quant à prendre les armes ?
      cherchez l’erreur !

      Et comme disait le grand sage : « si tu ne peux changer le monde, changes le regarde que tu portes sur celui-ci »

    2. Hhmm.. non, Bible.

      Au contraire, il est très important de diffuser l’information afin de diriger les armes vers les vrais responsables.
      Car malheureusement, nous y serons obligés.

    3. Bonjour,

      avant les armes je vous propose de bien réfléchir à votre vote lors des prochaines élections, ensuite selon le résultat il sera toujours temps de voir plus avant…

      Cordialement.

    1. @ bible dit : 10 novembre 2010 à 11:15

      C’est pourtant bien simple. Il suffit d’adopter comme monnaie internationale la tonne d’équivalent pétrole TEP qui est une unité d’énergie ; l’énergie étant ce qui permet d’entretenir la vie.
      Quand un pays ou l’humanité entière n’aura plus les moyens de se payer ce qui est consommé en « valeur énergie » il sera temps de penser à réduire son train de vie et de tailler dans ses dépenses inutiles pour assurer sa survie. A moins d’avoir recours à d’autres sources d’énergies. Malheureusement, en l’état des techniques actuelles, elles sont pour la plupart bien plus difficiles à acquérir car le rendement de leur extraction est bien moindre.

      Il est vrai que lorsque Saddam Hussein avait voulu vendre son pétrole en Euros, cela avait conduit à la première guerre du golfe probablement parce que cela aurait entamé le privilège du dollar. Ces questions de monnaies sont explosives

    2. « l’énergie étant ce qui permet d’entretenir la vie. »

      En effet 🙂

      Car vu le dérèglement climatique en cours, …

      Je m’arrête d’écrire et je me relis : j’ai écrit dérèglement. Comme si le climat devait obéir à des règles auxquelles j’étais habitué depuis plusieurs générations. Amusant, non.???

      Pourquoi le mot dérèglementation s’est-il imposé dans mon esprit en parallèle..??
      Onseuldemande.

      Sinon, bon Molotoff à tous 🙂

    3. @Jducac

      Les 15/16 Décembre 1995, le Sommet Européen de Madrid adopte le nom « euro » pour la future monnaie unique, qui deviendra monnaie commune le 1er janvier 1999, et monnaie unique effective le 1er janvier 2002.
      Invasion du Koweït par l’Irak : 2 aout 1990…
      Pour les causes (irakienne) du conflit, Wikipédia :

      L’Irak, très affaibli par la guerre Iran-Irak, a d’énormes dettes par rapport à certains de ses voisins arabes, notamment quinze milliards de dollars au Koweït, pays avec lequel l’Irak entretient de mauvaises relations depuis sa création en 1961 car il lui bouche la plus grande partie du golfe Persique qui permettrait à l’Irak d’écouler son pétrole. De plus, comme l’Irak le lui reprocha souvent à l’OPEP avant l’invasion, la production élevée de pétrole koweïtien avait pour effet la baisse du prix du pétrole, ce qui n’arrangeait absolument pas l’Irak, lourdement endetté. Saddam Hussein accusait également le Koweit de ne pas respecter ses quotas, contribuant ainsi à faire chuter le prix du pétrole, et de pomper dans un champ situé à cheval sur la frontière Irak-Koweit.

      En 1961 une première tentative du général Kassem échoua grâce à un positionnement rapide de forces britanniques dissuadant celui-ci. Depuis le pays est devenu une puissance économique grâce à son pétrole. Saddam Hussein, dont le pays a une dette extérieure colossale, trouve dans le Koweit une source de profit possible, et un moyen de reconquérir de l’influence.

      Le 25 juillet 1990, Saddam Hussein rencontre l’ambassadeur américain à Bagdad, April Glaspie. Celle-ci, bien au fait de ce qui se prépare (« nous constatons que vous avez amassé des troupes nombreuses à la frontière »), lui laisse entendre que « les États-Unis n’ont pas d’opinion sur les conflits opposants deux pays arabes ». Le 30 juillet, une réunion de médiation est organisée à Djeddah ; elle échoue.

    4. @ vigneron dit : 10 novembre 2010 à 16:51

      Merci d’avoir corrigé mon erreur.

      Il ne s’agit pas de la première guerre d’Irak mais de la seconde dite, 3ème guerre du Golfe. Vous pouvez en trouver trace ici : http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_d'Irak et la : http://www.google.fr/search?sourceid=navclient&hl=fr&ie=UTF-8&rlz=1T4RNSN_frFR393FR393&q=euros+p%c3%a9trole+irak

      Il me semble évident qu’adopter une unité d’énergie comme monnaie internationale serait rationnel. Cela aurait l’avantage de la raccorder à une grandeur matérielle comme l’a été l’or pendant des millénaires.
      L’énergie et le travail ont la même unité et que le prix des choses soit donné en valeur travail me semblerait logique. Si la tep apparaissait trop provocatrice, on pourrait tout aussi bien adopter le kWh sachant que : 1 tep= 11 628 kWh.

    5. @jducac : « Il me semble évident qu’adopter une unité d’énergie comme monnaie internationale serait rationnel. » : pourquoi l’énergie et pas l’eau ? Elle est fondamentalement indispensable à l’industrie high tech, et à toute « l’économie de la connaissance ». En vous référant à l’énergie, vous retardez d’une guerre, elle est là, l’évidence.

  2. Suivant l’agence Dow Jones, le projet de communiqué se conterait de la formulation suivante: les pays du G20 vont « s’orienter vers des systèmes de taux de changes davantage déterminés par le marché ».

    Barak Obama a quant à lui écrit aux membres du G20 dans laquelle il écrit : « La force du dollar repose au final sur la vigueur fondamentale de l’économie américaine », excipant du fait que la planche à billet allait relancer l’économie et créer de l’emploi.

    1. La révolution a bien eu lieu : inclinons nous devant Le Marché !
      La messe est dite !

      Il aurait été plus honnête de la part de Barak Obama de dire que « La force du dollars repose sur la puissance de feu des USA »
      Pauvre clown !

    2. le paysage mental évolue profondément aux USA, ce qui va conduire à des troubles politiques intérieurs dans les années à venir. Pour la première fois, une vaste majorité d’américains s’est rendu compte que le pays était dirigé par une clique de banquiers et d’hommes d’affaires.
      Même les grands médias s’interrogent publiquement sur les collusions notoires entre l’administration ,(y compris celle d’Obama censé incarner une rupture vis-à-vis des années Bush), et Wall Street.
      Seuls les médias et les dirigeants politiques européens continuent à estimer que discuter de ces aspects du pouvoir des USA est un acte anti-américain.
      Wall Street n’a pas pu prendre les précautions habituelles et a donc agit en plein jour et les américains ont donc constaté effarés que les banquiers se servaient dans directement dans leurs poches pour se renflouer et que leur gouvernement obéissait au doigt et à l’oeil à leurs injonctions.
      (phénomène presque identique en France d’ailleurs)
      ainsi la décennie à venir va raisonner de cette prise de conscience brutale.
      La manipulation des peuples ne fonctionne que si elle reste cachée. Une fois ses mécanismes exposée, elle ne peut que déclencher révolte ou révolution. Ben Bernanke risque fort d’être sifflé (patron de la FED vraie détentrice du pouvoir ultime aux USA, puisque n’ayant de compte à rendre à personne).
      quant à relancer l’économie. et la création d’emploi ….!

    3. « le paysage mental évolue profondément aux USA »

      Ils vont donc passer à l’extrême-droite. Dernier refuge des « c’est de la faute des autres » individualistes.

    4. @millésime

      Pour la première fois, une vaste majorité d’américains s’est rendu compte que le pays était dirigé par une clique de banquiers et d’hommes d’affaires

      Ah ouais ? Pourtant ça les dérangeait pas plus que ça que leurs bons gros fonds de pension de bons gros pères de famille aient mis les marchés cul par dessus tête, racketté la planisphère jusqu’à leurs lardons en exigeant, avec les hedge-funds, les banques et les assurances collés à leurs basques, des rendements de 15 % pour payer leurs retraites de ventripotents omnipotents !
      Serait temps (même pas pôv taches ! trop tard !) de se dessiller les mirettes ! Ah ! mais c’est que ! quand ça commence à peser sur le larfeuille la gaudriole, ou simplement rapporter moins de fraiche, on descend dans la rue ! au crie au feu ! ma cassette ! on m’étrangle ! au voleur ! on m’assassine !à mort les égorgeurs ! toudépourris !

      Les cloportes sont à la Bastille et au capitole, derrière leurs nouveaux rats-carottes grands prêtres de la théière, pour bouffer de bon cœur de la clique de vieux surmulots qu’ont bouffé trop de laitue, rendu la monnaie, quasi-calanchés…

    5. @ François

      Faites gaffe, la langue française n’est pas si riche qu’il vous reste encore grande provision
      d’expressions marquant l’échec, la démission et la honte. Quand nous serons descendus plus bas encore même la verve de Vigneron ne nous sera plus d’un grand secours 😉

      J’ai noté d’ailleurs que dans votre précédent billet intitulé « La marche des crabes » vous nous serviez du crabe pour la troisième fois après une première le 8 Août 2009 où vous nous annonciez que « L’économie mondiale marche en crabe » puis une seconde le 1 février 2010 où il fut question d' »Un système qui marche totalement en crabe » ! Mais il est vrai les crabes marchent encore.

    6. C’est sans doute encore très marginal mais l’idée de révolution germe dans l’esprit de certains américains, et cela ne vient pas de la droite. Lire l’article de dedefensa
      ici

  3. L’urgence pour le G20 : se préparer aux défauts de paiement de plusieurs Etats européens.

    Dernier exemple en date : le Portugal.

    Emprunt à 3 mois :

    Mercredi 6 octobre 2010 : pour un emprunt à 3 mois, le Portugal a dû payer un taux d’intérêt de 1,595 %.
    Un mois plus tard, mercredi 3 novembre 2010 : pour un emprunt à 3 mois, le Portugal a dû payer un taux d’intérêt de 1,818 %.

    Emprunt à un an :

    Mercredi 20 octobre 2010 : pour un emprunt à un an, le Portugal a dû payer un taux d’intérêt de 2,886 %.
    Deux semaines plus tard, mercredi 3 novembre 2010 : pour un emprunt à un an, le Portugal a dû payer un taux d’intérêt de 3,260 %.

    Emprunt à 6 ans :

    Fin août 2010 : pour un emprunt à 6 ans, le Portugal a dû payer un taux d’intérêt de 4,371 %.
    Mercredi 10 novembre 2010 : pour un emprunt à 6 ans, le Portugal a dû payer un taux d’intérêt de 6,156 %.

    Emprunt à 10 ans :

    Mercredi 22 septembre 2010 : pour un emprunt à 10 ans, le Portugal a dû payer un taux d’intérêt de 6,242 %.
    Six semaines plus tard, mercredi 10 novembre 2010 : pour un emprunt à 10 ans, le Portugal a dû payer un taux d’intérêt de 6,806 %.

    Conclusion : plus les jours passent, plus le Portugal se surendette.

    Plus les jours passent, plus le Portugal se rapproche du défaut de paiement.

    Portugal : levée de fonds à taux record.

  4. Le camarade Obama a surtout parlé d’ « outils complémentaires »…
    Je sens qu’ils vont devenir encore plus inventifs dans la barbarie financière.

    Mais pas de plans sur la comète : les Chinois semblent tenus en otage ce qui ne les empêchera pas de continuer la politique des petits pas vers un achat de la planète.

  5. Attac attaque….

    « …Enfin face au « danger croissant d’une guerre monétaire débouchant sur une aggravation de la crise financière, aux conséquences sociales incalculables », Attac propose des « alternatives crédibles »: taxer à 0,1% les transactions financières, créer une monnaie mondiale de coopération, développer la solidarité pour une souveraineté alimentaire, lutter contre les paradis judiciaires et fiscaux, socialiser le système bancaire.

    « Les urgences sociales et écologiques ne peuvent plus attendre, la mobilisation des peuples est la seule façon de les faire avancer », conclut-elle. »

    http://www.boursorama.com/international/detail_actu_intern.phtml?num=9becdffe35b78cbf524cd4d90c52e49c

    1. Remarquable rapport-résumé des 2 ans écoulés depuis Lehman Bros de l’équipe d’économistes d’ATTAC. A lire ici

      Un extrait sur la directive européenne déposée fin octobre (pas encore adoptée…) sur la régulation des ventes à découvert « à nu » :

      La régulation des ventes à découvert « à nu »: cette technique de spéculation a connu son heure de gloire avec la crise grecque, quand le Premier ministre grec Georgios Papandréou a accusé les spéculateurs d’acheter une assurance sur la maison de leur voisin et d’y mettre le feu pour toucher la prime.
      C’est ce qu’ont massivement fait les banques et les fonds spéculatifs, en achetant des CDS grecs (Credit Default Swaps, des assurances contre la faillite de la Grèce) alors même qu’ils ne possédaient pas ou peu (achat « à nu ») des titres sous-jacents (des obligations de l’ État grec). Ce faisant, ils faisaient grimper la valeur des CDS, comme si la Grèce s’approchait de la faillite, et provoquaient la flambée des taux d’intérêt sur la dette grecque, du fait de l’inquiétude croissante des investisseurs. Le projet de directive européenne présenté en octobre 2010 rendra, s’il est adopté en l’état, beaucoup plus difficile ce type de manœuvre.
      En effet les opérateurs devront prouver qu’ils détiennent ou s’apprêtent à détenir effectivement les titres assurés. Ils devront également montrer qu’ils peuvent effectivement livrer sous 4 jours les titres qu’ils achètent (ce qui empêche de fait les ventes dites « à
      découvert », de titres qu’on ne possède pas encore). Enfin le projet donne à l’Autorité européenne de régulation des marchés de réels pouvoirs d’intervention, y compris pour interdire temporairement les ventes à découvert ou les transactions spéculatives sur les CDS.
      Ce projet, quoique moins rigoureux que les mesures prises par l’Allemagne en mai dernier contre la spéculation sur les CDS, représente néanmoins un pas
      en avant non négligeable, dont il reste à voir s’il sera concrétisé.

      (rapport ATTAC novembre 2010 : LE G20 FACE À LA CRISE FINANCIÈRE :
      LES ÉLÉPHANTS, LA SOURIS ET LES PEUPLES)

  6. constatons que les fameux paradis fiscaux ne sont plus évoqués, donc ils n’existent plus.
    Merci Nicolas.

    1. @ Julien,

      Mais lorsque je me place sur la date et l’heure dudit commentaire, je n’ai, au niveau de l’adresse, aucune indication concernant le commentaire (enfin aujourd’hui car il y a des moments où ça marche !), ???

    2. normalement, un clic-droit puis « copier le lien » sur l’heure du commentaire fonctionne systématiquement. C’est ce que je viens de faire,

    3. @ Julien,

      Ah oui, je viens de faire l’essai et votre méthode marche bien mieux que celle que j’employais. Merci.

      Bonne soirée,

  7. Vu les dernières déclarations d’HBO, il vaudrait mieux s’abstenir de le citer, ‘apôtre’ de la diplomatie en Asie, aloors que les dernières statistiques font état du chiffre record de 1 000 frappes aériennes le mois denier en Af / Pak….
    Pour les intéressés, ces deux autres ‘manifestes’face à la reddition du G20 ( l’IIF remplira certainement la sébille de l’Abbé Trichet )

    Simon Johnson:

    Top Finance Experts to G20: The Basel III process is a disaster

    et un groupe de ‘sommités’académiques de la finance dans une lettre ouverte au Financial Times

    Much more bank equity is needed and is not socially costly

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